vendredi 3 avril 2009

Poursuite de la contestation universitaire


Associated press, hier 19h40

Deux mois de mobilisation, et la contestation universitaire se maintient. Plusieurs milliers d'enseignants et d'étudiants ont à nouveau défilé jeudi contre la politique du gouvernement dans l'Enseignement supérieur et la Recherche, alors que 25 organisations de l'Education appelaient aussi à des actions dans la soirée.

A Paris, un cortège a mobilisé 7.000 personnes selon la police -soit 2.000 de plus que le 24 mars- et 25.000 selon les organisateurs. Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, entre 20 et 30 universités -sur 83- restent perturbées "à des degrés divers" par des actions.

Les principaux syndicats avaient également appelé à des manifestations jeudi dans les grosses villes universitaires en province avec, notamment, des défilés de 2.000 manifestants à Lyon et 1.500 à Bordeaux, selon l'Union nationale des étudiants de France (UNEF). Au total, le ministère de l'Intérieur affirme de son côté avoir comptabilisé 13.500 manifestants dans toute la France.

Les syndicats à l'origine de ces nouvelles manifestations ne se satisfont pas de la réécriture du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, du gel des suppressions de postes dans l'Enseignement supérieur, de la restitution de 130 postes de chercheurs ou encore du report de la réforme de la formation des maîtres et des IUT, autant de reculs du gouvernement depuis le début du mouvement le 2 février dernier.

Les manifestants exigent toujours le retrait pur et simple du décret sur les enseignants-chercheurs, celui de l'actuel projet de réforme de la formation des enseignants et des concours, la "restitution des emplois supprimés" en 2009, la définition d'un plan pluriannuel de créations d'emplois et l'arrêt du "démantèlement des organismes de recherche".

"Abrogation, de la loi LRU!" (la loi sur l'autonomie des universités, appliquée depuis la rentrée universitaire 2007, NDLR), scandaient les manifestants à Paris, défilant du Panthéon jusqu'aux abords du métro Sèvres-Babylone.

En marge du cortège, un groupe d'étudiants et d'enseignants habillés en costume trois pièces, certains le cigare aux lèvres, avaient organisé un défilé parodique de soutien au gouvernement. "Fillon tiens bon!", "Moins de CAPES et plus de CRS!", scandaient-ils, en portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Oui à la sélection par le pognon", ou encore "Moins de chercheurs, plus de traders".

Face à cette contestation installée dans la durée, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse a assuré lundi dernier que l'année universitaire était "récupérable" grâce aux rattrapages de cours ou à "quelques décalages d'examens".

"Il y aura des possibilités de rattrapages pendant les vacances (de Pâques), il y aura aussi des mises en ligne de cours, il y aura aussi -sans doute- quelques décalages d'examens", avait expliqué la ministre sur RTL, faisant état d'une "situation très disparate" d'un établissement à l'autre.

De son côté, le collectif "Un pays, une école, votre avenir", regroupant 25 organisations de l'Education dont les principaux syndicats des écoles, collèges et lycées, appelait jeudi à "1.000 manifestations" dans tout le pays, essentiellement des rassemblements et des actions diverses (retraites aux flambeaux, débats dans les établissements) dans la soirée.

Le collectif dénonce les suppressions de postes, les restrictions budgétaires ou encore les "réformes à marche forcée, décidées sans aucune concertation". AP

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